mercredi 9 mars 2011

Test HTC Incredible S

Introduction


Incredible S, en voilà un nom qui fait rêver. Après avoir fait monter le « Desire » en 2010, HTC revient en 2011 en nous promettant l’incroyable, et après un Mobile World Congress un peu fade comparé à la concurrence. Pas de dual-core ici, ni de Super Amoled : comment donc l'Incredible S peut-il donc nous surprendre, et finalement, tient-il les promesses annoncée par son nom de code ? C’est ce que nous avons tenté de déterminer dans notre test du HTC Incredible S.

  

Contenu du coffret


Incredible, ce HTC ? Au niveau de son coffret, on parlera plutôt de classique et de sobre. Une petite boite noire tout ce qu’il y a de plus courant, un chargeur fonctionnant avec un câble USB amovible (toujours plus pratique que de cumuler les câbles qui s’emmêlent lorsqu’on les transporte). Niveau kit oreillettes, HTC nous a habitués à mieux, puisqu’on ne retrouve ici que des écouteurs plastiques à recouvrir de mousse ; pour le confort, on repassera ! En somme si le HTC Incredible est incroyable, ce n’est pas de ce côté qu’il faut chercher. Délicate attention de la part du constructeur cependant : une carte microSD de 8Go est offerte avec le smartphone.

 

Conception et finitions


Côté design, il faut bien avouer que HTC a revu sa copie. Alors que le constructeur nous a habitués, avec ses derniers modèles, à des designs très masculins, alliant métal et gomme, ici, la coque arrière est entièrement couverte d’un revêtement soft touch noir. Aux faces arrière lisses desquelles HTC est coutumier, succède un design profilé : un léger renfoncement offre une bonne prise en main. Visuellement, on aime ou on déteste, mais là, c’est une question de goûts. Une fois le cache-batterie ôté (mieux vaut avoir des ongles), ici encore l’heure est à la sobriété : plus de jaune fluo (cf. HTC HD7, par exemple), mais du noir translucide. A l’avant, la simplicité est de mise, et c’est tant mieux : les boutons sont tous virtuels, et ne sont pas visibles si l’écran est verrouillé, et même le logo HTC se fait on ne peut plus discret.

La discrétion est également de la partie lorsqu’il s’agit des boutons : la barre de réglage du son est extrêmement fine, sur la tranche gauche du terminal. Du même côté, on retrouve un port microSD. Pour un mobile de cette gamme, on aurait attendu un cache-poussière, malheureusement absent. Sur la tranche droit, rien à signaler ; c’est au dessus de l’écran que l’on découvre une prise jack 3,5 mm, ainsi que le bouton de mise en veille / sous tension, un peu trop fin pour être vraiment pratique. La carte microSD se loge quant à elle sous la coque arrière, mais ne nécessite pas d’ôter la batterie.

  


L’écran, quant à lui, fait bonne figure par rapport à un AMOLED, son super LCD offre un excellent rendu, avec une résolution WVGA de 480 x 800 pixels. Nous avons comparé l’écran de l’Incredible S à celui d’un Samsung Galaxy S et à celui d’un iPhone 4. A la vérité, le Galaxy S remporte la palme de la profondeur des noirs. Par contre, le best-seller de Samsung arrive bon dernier en matière de blancs, où le HTC le surpasse. Pourtant, l’Incredible S reste légèrement en deçà de l’iPhone 4 (quoique, selon les modèles, la balance des blancs varie légèrement), avec des blancs tirant légèrement vers le jaune. Dans l’ensemble, le Super LCD est plus que convaincant, avec de surcroît une excellente résolution. Au dessus de cet écran, se situe une caméra frontale de 1,3 mégapixels, tandis qu’à l’arrière se dévoile un capteur photo de 8 millions de pixels associé à un double flash LED. L’ensemble pèse 135,5 grammes, un peu plus qu’un Galaxy S, mais reste raisonnable.

A l’utilisation : interface Sense


Avec un processeur classique cadencé à 1 GHz est associé à la version 2.2 d’Android (Froyo, qui sera rapidement upgradé vers Gingerbread), il faut l’avouer : il n’y a rien à reprocher à l’Incredible S, si ce n’est qu’il apparaît dans le commerce à l’époque où la concurrence propose du dual-core. Mais qu’importe, l’Incredible S est véloce, qu’il s’agisse de la navigation dans les menus, dans les applications, ou dans le navigateur Internet. Si le terminal se distingue des autres, c’est finalement grâce à Froyo, et surtout à la surcouche HTC Sense.

Inchangée depuis les précédentes versions, la dernière version de Sense intègre tous les petits détails qui font le succès de HTC. On retrouve sept bureaux d’accueil, sur lesquels se répartissent les différents widgets de l’interface : l’heure/ météo, les contacts favoris, les données de géolocalisation, le Friend Stream, ou encore les SMS. Une petite nouveauté se remarque ici, puisque les SMS sont regroupés sous forme de carrousel à faire tourner pour visionner les différents messages (les derniers SMS reçus). Le Friend Stream peut être synchronisé avec divers réseaux sociaux, qu’il s’agisse de Facebook ou de Twitter. Et pour naviguer entre ces différents bureaux, vous avez le choix entre un appui sur le bouton home, ou un dézoom avec les doigts : on obtient alors, sur un même écran, des miniatures de chaque bureau, sur lesquelles il suffit de cliquer pour atteindre la page de son choix. Sinon, vous pouvez toujours faire défiler les différentes pages de gauche à droite.

  


Dans le menu, c’est différent : il n’existe aucun système de pages qui permette de classer plus facilement les applications téléchargées (pas de gestion des favoris). Car Android oblige, on en téléchargera un bon nombre, d’autant plus que le WiFi fonctionne parfaitement, et que l’on dispose d’une mémoire interne de 1,1 Go. Sense compense autrement : il est possible, dans les réglages du mobile (icône situé en bas à droite de l’écran d’accueil), de créer des dossiers, dans lesquels on peut donc ranger des applications recouvrant une même thématique, mais pas dans le menu général. D’autres dossiers sont également prédéfinis : l’Annuaire téléphonique Facebook, les fichiers reçus par Bluetooth, ou encore les Favoris. Car Sense, c’est aussi un peu de déco : il est possible de choisir différents thèmes, qui font varier l’apparence des widgets principaux, mais aussi d’intégrer des fonds d’écran fixes ou animés, et de changer les skins. Ainsi, l’utilisateur peut définir l’apparence de la barre située en bas de l’écran et qui permet d’accéder au menu, au répertoire et aux paramètres. Une petite nouveauté sympathique : lors du passage en mode paysage, les boutons de navigation (home, paramètres, retour et recherche) pivotent, afin d’être encore mieux visibles pour l’utilisateur. On remarquera que contrairement à de nombreux androphones, le bouton recherche est bien présent sur l’Incredible S.

  


En recherche ou lors de la rédaction de messages / e-mails, on apprécie le clavier de l’Incredible S. Ce dernier propose en effet une saisie intuitive bienvenue, dont les moins habiles saisiront facilement le fonctionnement, puisqu’à la première utilisation du smartphone, HTC propose un tutoriel consacré à l’usage du clavier.

  


Parmi les fonctionnalités novatrices intégrées dans la dernière version de Sense, on trouve un eReader, soit l’application « Lecteur ». Bien vu de la part de HTC, qui offre un catalogue de huit livres… dans la langue de Shakespeare. En attendant de télécharger ses propres contenus, l’utilisateur pourra s’offrir la redécouverte de quelques classiques, tels qu’Alice au Pays des Merveilles ou Vingt mille lieues sous les mers. En lecture, pas d’effets de style, mais un défilement latéral des pages, la possibilité de choisir la taille de la police affichée, ou encore de prendre des notes dans le texte. Il est en effet possible, en appuyant longuement sur un mot, de le mettre en surbrillance, de créer une nouvelle note, ou bien d’effectuer une recherche rapide (dans Google, Wikipedia, YouTube, Google Traduction ou Google Dictionnaire, les icônes de ces services s’affichant alors en bas de page). Même si cet eReader ne sera pas l’application la plus utilisée du mobile, elle s’avère suffisamment fonctionnelle pour être lancée avec plaisir.

  


Quel que soit le type de données que l’on affiche, notons qu’il est très facile de les partager de diverses manières, que ce soit par mail ou DLNA.

Côté navigation, HTC a choisi d’intégrer deux solutions : soit la solution de HTC avec ROUTE 66, soit Google Maps. Le premier intègre de multiples points d’intérêt (shopping, restaurants, hébergement…), et donne le choix entre un itinéraire piéton ou voiture, le tout sur une cartographie avec effet 3D. N’oublions pas Google Maps et Google Navigation, intégrés d’office, et qui restent des valeurs sûres.

  


Un dernier point concernant le HTC Hub : cette application nécessitant la création d’un compte Sense permet d’accéder à de nouveaux Footprints, à des recommandations d’applis, et de synchroniser ses préférences sur le service en ligne Sense.

Lors de notre test, nous avons choisi de laisser le WiFi connecté en permanence : bonne nouvelle, nous n’avons pas pour autant vidé la batterie en quelques heures, malgré une utilisation plutôt intense (navigation web, multimédia…). En utilisation classique (quelques appels et messages, un peu de web et quelques photos), comptez sur deux jours d’autonomie sans problème.

Multimédia, photo et vidéo


Parlons d’abord rapidement du navigateur, sur lequel il n’y a de fait rien à redire, d’autant plus qu’il supporte le flash (qui ralentit à peine la navigation). D’un double clic dans une page web, le texte est automatiquement redimensionné à la taille de l’écran, caractéristiques bien pratique pour les mordus d’info. Toujours dans les textes, d’un appui long sur un mot, on le sélectionne ; on peut ensuite agrandir la sélection, à partir de laquelle il est possible d’effectuer une copie, mais aussi une recherche rapide, ou encore d’effectuer un partage par e-mail, Bluetooth, SMS ou réseaux sociaux, selon le même principe que l’eReader. En navigation, la fluidité est de rigueur, tout comme le multitouch, avec l’inévitable pinch-to-zoom dont on ne saurait plus se passer.

  


Avec un capteur photo de 8 millions de pixels, le caractère “incroyable” de l’Incredible S, on s’y attend du moins, a de fortes chances de se trouver du côté de la photo et de la vidéo. Commençons d’abord par la vidéo, l’un des points forts du mobile. Dans YouTube, on ne rencontrera en effet pas le moindre problème : la lecture des vidéos est rapide et optimisée pour le très bel écran de l’Incredible S. Les vidéos s’affichent en plein écran dès que l’on passe en mode portrait, avec un son satisfaisant. Bref, rien à reprocher de ce côté. Par contre, le son obtenu reste médiocre, que l’on visionne des vidéos ou écoute de la musique. 

Le lecteur vidéo, lui, se situe dans l’application “Vidéo”. On y retrouve le catalogue de vidéos capturées avec le smartphone, mais aussi celles que l’on a enregistrées dans la mémoire de l’Incredible S. HTC annonce le support des formats 3gp, 3g2, MP4, WMV, AVI et Xvid. Nous avons un peu naïvement tenté de lire des DivX sur le smartphone : peine perdue. Le lecteur reste excellent, facile à utiliser, avec un très bon rendu d’image, mais la non-prise en charge des DivX reste un manque regrettable, tant ce format reste répandu. Soit, nous nous en passerons.

La capture vidéo avec l’Incredible S, quant à elle, s’effectue en HD 720p et dans le format 3gp. Jusqu’ici, aucun problème. La tâche est simplifiée à l’utilisateur puisqu’au lieu de choisir entre appareil photo et caméra dans l’application photo, il peut se rendre directement dans l’application “Caméscope”. La haute définition ne fait certes pas défaut, mais on en profitera surtout en extérieur, lorsque la luminosité est bonne. Le point faible de l’enregistreur vidéo : son zoom. Pour reserrer le cadre du film, il suffit de faire glisser le curseur le long d’une barre située en haut de l’écran. Pourtant, même si l’on zoome aussi doucement que possible, à l’image, on obtient un effet de saccades particulièrement visible. On préfèrera donc choisir d’avance le type de plan que l’on cherche à obtenir, plutôt que de changer d’avis en cours de capture vidéo.

  


Passons au frère siamois du capteur vidéo, le capteur photo. Celui-ci affiche des caractéristiques techniques alléchantes : une résolution de 8 mégapixels, un autofocus, et un double flash LED. Si jusqu’ici, l’Incredible S a su convaincre, son appareil photo reste en dessous du niveau attendu. Quelles que soient les conditions de prise de vue, le rendu des couleurs est tout à fait correct. En extérieur, l’effet global est satisfaisant, malgré un peu de grain observe sur les plages de couleur uniformes. Mais en intérieur, c’est une autre histoire. Le flash, effectivement très puissant, devra la plupart du temps être désactivé, sans quoi la surexposition guettera l’utilisateur. Mais surtout, le traitement apporté aux photos déçoit. Le lissage est tel que l’on obtient un résultat granuleux clairement inférieur aux clichés capturés avec d’autres smartphones se contentant d’une résolution de 5 mégapixels. Plus positif, Sense apporte son lot d’effets sympathiques à appliquer sur les photos : distorsion, vignette, profondeur de champ, vintage, sépia et quelques autres, pour treize filtres artistiques au total. Comme les boutons de navigation du mobile (à l’extérieur de l’écran), les différents boutons de réglage de l’appareil photo pivotent selon que l’on utilise le mode paysage ou portrait ; par contre, les boutons généraux ne pivotent pas en même temps, ce qui n’est pas très logique. Il est bien sûr possible de déterminer manuellement la zone dans laquelle s’effectue la mise au point, ainsi que de géolocaliser les photos. 

Conclusion


Avec son Incredible S, HTC nous laisse quelque peu perplexes. Processeur 1 GHz, Android Froyo, autant de valeurs sûres qui, associées au savoir faire et à la fiabilité HTC, produisent un résultat plus que convaincant. L’Incredible S est en effet un excellent smartphone, doté d’un très bel écran parfaitement adapté à la navigation web et au visionnage de vidéos. Les applications tournent rapidement et, au cours de notre test, nous n’avons eu affaire à aucun bug. Mais tout de même, Incredible S, ce n’est pas rien : si HTC a choisi un tel nom, c’était pour nous promettre du jamais vu. Or les faiblesses du capteur photo/vidéo déçoivent trop pour que l’on puisse aller jusqu’à parler d’un smartphone "incroyable". En somme, l’Incredible S est parfaitement adapté pour des usages funs (réseaux sociaux, partage de données, divertissement) et professionnels, sans briller par ses fonctions photo et vidéo, ce qui n’est pas, après tout, la spécialité initiale de HTC. Après tout, pour 549€ hors pack opérateur, c’est déjà beaucoup. Incroyable ? A vous de juger.